Compte-rendu de l’intervention d’Artisans du monde

Jeudi 9 octobre 2008

 

 

Artisans du monde (1er réseau de commerce équitable dans le monde)

 

Artisans du monde est une association constituée principalement de bénévoles qui, depuis trente ans, œuvrent pour le commerce équitable dont l’objectif est de parvenir à une plus grande équité dans le commerce mondial. Le commerce équitable, en réduisant les intermédiaires entre producteurs (au Sud) et consommateurs (au Nord) et en établissant des contrats à long terme, assure aux petits producteurs le paiement d’un prix juste pour leurs récoltes, ce qui leur permet d’épargner ou d’investir dans des projets de développement locaux. En effet, l’association, par une prime au développement et à l’agriculture biologique, favorise les projets communautaires (construction de centres de santé, d’écoles…) et environnementaux. De plus, elle accorde une grande importance à l’amélioration des conditions de travail et au respect des conventions de l’OIT (Organisation Internationale du Travail). En favorisant le développement économique et social tout en respectant l’environnement, le commerce équitable contribue au développement durable.

 

Il est communément admis que le développement durable est un développement qui s’efforce de répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. C’est, plus précisément, un mode de développement qui cherche à concilier croissance économique, progrès social et préservation de l’environnement ici considéré comme un patrimoine à transmettre aux générations futures. Il se fonde donc sur trois piliers (écologique, social et économique) :

 

Les trois piliers du développement durable :

 

Jeudi 9 octobre, deux bénévoles d’artisans du monde sont intervenues pour évoquer les différences de peuplement et les inégalités de richesse à l’échelle planétaire. Elles ont aussi aborder le commerce équitable et le développement durable à travers l’exemple du Laos en vue de préparer la venue de Sengdao Vankesosay mardi 21 octobre au lycée.

 

 

 

Déroulement de l’intervention

 

Nous avons tout d’abord regardé une première vidéo sur le Laos permettant de connaître les conditions de vie des Laotiens.

Ensuite, pour illustrer les inégalités de peuplement et de richesse dans le monde, nous avons joué au jeu des chaises. Divers endroits de la salle représentaient différents espaces du monde (Asie, Europe de l’Est, Amérique latine…). Les élèves symbolisaient la population mondiale ; ils devaient se répartir à travers la salle pour faire ressortir le peuplement de la planète. Au début, tout le monde s’était placé en Europe et en Amérique, croyant que ces continents étaient les plus peuplés, et non l’Asie. Il fallait ensuite répartir de la même manière des chaises, celles-ci représentant la richesse mondiale. L’Europe Occidentale et l’Amérique du Nord concentraient le plus de chaises, par contre, il n’y avait, par exemple, qu’une chaise pour trois personnes en Afrique Subsaharienne ! De même l’Asie en avait peu par rapport à sa population alors que c’était le contraire pour des pays comme les États-Unis. Nous avons donc pu constater que la population est inégalement répartie mais aussi qu’il y a de très grandes inégalités de richesses à l’échelle planétaire. Ces inégalités se retrouvent au sein d’un même continent comme en Europe, entre l’Europe de l’Est et l’Europe de l’Ouest. 

Nous avons ensuite regardé une deuxième vidéo mais cette fois-ci concernant une expérience de développement durable menée au Laos. Nous avons ainsi pu voir M. Sengdao Vangkeosay : c’était important pour préparer son intervention du 21 octobre. C’est sur cette dernière vidéo que nous avons dit au revoir et merci aux deux intervenantes.

 

 

 

L’exemple du Laos

 

Le Laos fait partie des pays les moins développés au monde. Il compte 5.6 millions d’habitants en majorité bouddhistes pour 47 ethnies, répartis sur un territoire total de 236 000 km² recouverts à plus de 80% de montagnes et de rivières. La densité de population est de 20 habitants au km² ce qui est très faible pour un pays asiatique. Le Laos a une population très jeune : plus de 50% de la population a moins de 15 ans et l’espérance de vie est seulement de 54 ans.

 

Plusieurs facteurs expliquent en partie la faible part de cet Etat dans l’économie mondiale :

·       Les productions agricoles (en raison notamment d’un manque de terre) permettent à peine au pays d’atteindre l’autosuffisance alimentaire ; il est très difficile dans ces conditions d’exporter la production agricole. Pourtant plus de 80% de la population travaille dans le secteur agricole.

·       De plus le Laos n’a que peu de moyen de communication (autoroutes, aéroports, chemins de fer …) et est entouré de tout côté par des pays en plein essor économique dont le Laos dépend pour survivre. C’est un Etat enclavé : il n’a aucune ouverture maritime, ce qui est pénalisant.

·       Le faible taux d’alphabétisme nuit aussi au développement du pays.

·       La colonisation notamment française mais aussi le régime communiste mis en place à l’indépendance semblent aussi avoir joué un rôle décisif dans le sous-développement du pays.

 

Depuis le milieu des années 1980, le pays s’ouvre peu à peu au marché mondial en vendant du bois, du riz, du thé et d’autres produits locaux. Cette nouvelle politique profite néanmoins davantage aux villes qui concentrent le peu d’industries et un pourcentage plus élevé de lettrés. C’est dans ce contexte que le commerce équitable a été développé au Laos, à partir de 1988, par un groupe d’intellectuels dont fait partie Sengdao Vankeosay.Artisans du monde a par exemple permis à des particuliers d'obtenir des microcrédits, à faible intérêt, pour des projets précis comme acheter des graines pour maximiser la récolte de l'année suivante. Grâce à l’association, des pays comme le Laos, peuvent exporter des produits principalement issus de l’agriculture biologique, entièrement réalisés et produits sur place, favorisant l'économie du pays en fournissant du travail aux Laotiens.

 

 

 

 

                                 Résultat : développement intérieur du pays.